Le nom de Boutigny-sur-Essonne apparaît en 1176 sous la forme de Butigniacus. Il proviendrait de l'anthroponyme romain Botegnus avec le suffixe latin de propriété -acum, complété avec le nom de la rivière.
La préhistoire
Boutigny et sa région sont riches en vestiges préhistoriques, en particulier sur les massifs rocheux dominant l'Essonne, qui ont pu fournir des abris aux populations préhistoriques. On trouve de nombreux dessins et gravures de cette époque. C'est ainsi que fut découvert en 1953, dans la grotte de la Justice à Boutigny, une très belle peinture à base d'ocre, très bien conservée, représentant un cervidé au pelage tacheté.
L‘époque gallo-romaine
Avant la conquête de la Gaule par les Romains, la région était peuplée au sud-est de l'Essonne par les "Sénons" (dont la ville principale était Sens), les "Parisii" (dont la ville principale était Lutèce) occupant le nord de l'Essonne jusqu'à Ballancourt et Fontenay le Vicomte. À Boutigny, un village gallo-romain aurait existé sur Montatou au-dessus du hameau des Audigers, au sud du village.
Epoque franque
Près du hameau de Jarcy, des sarcophages de cette époque ont été découverts lors de l'exploitation d’une sablière. Divers ossements, des armes et des objets de bronze et de fer ont complété ces découvertes.
L'origine de la paroisse
La seigneurie de Boutigny apparaît vers 1240, au temps d'Ermengarde Le Chambellan, Dame de Marchais, son mari Guillaume Le Chambellan étant fils d'Adam Il le Chambellan, seigneur de Beaumont-du-Gâtinais, de Mondeville, de Boutigny et de Fontenay le Vicomte. Jacques de Mailly est alors seigneur de Boutigny.
Le Moyen-Age
Les fiefs de Marchais, Jarcy et Boutigny passèrent dans diverses familles. Au XIVème siècle, on trouve un Anseau de Villiers, seigneur de Boutigny, dont le château est « un lieu fortifié du Gâtinais ». Renault de Soigne reçoit les impôts dans sa grande dîmière de Marchais. Le 12 novembre 1459, un certain Denis de Traisnel achète les seigneuries de Marchais et de Boutigny, et en fait « aveu » au roi (sorte d'acte de propriété).
Du XVème siècle à la Révolution Française
Le 24 juillet 1571, Robert Hurault acquiert la terre de Boutigny. Le nom du chancelier Michel de l'Hospital est intimement lié à celui du château de Belesbat, où vit sa fille Marie Morin, épouse de Robert Hurault, et où il meurt en 1573. En 1599, le fils de Robert et Marie « Charles-Paul Hurault de l'Hôpital, est seigneur de Belesbat, Boutigny et Courdimanche, des prés de Jarcy, Mainvilliers, les Poullies et autres lieux ».
La Révolution et le Premier Empire
En 1789, Boutigny compte environ 580 habitants et se trouve inclus en 1792 dans le département de Seine et Oise, jusqu'au découpage de 1964 qui donna naissance au département de l’Essonne. Sous le Premier Empire en 1810, la vigne occupait 57 hectares sur la commune.
Après 1870
La fin du XIXème et le début du XXème siècle ont vu un grand essor des carrières, créant une activité importante. À la belle époque, Boutigny était considérée comme l’une des capitales du pavé et de la bordure de grès. Une centaine de carrières occupait environ 300 habitants sur 800. Cette activité avait attiré des métiers complémentaires forgerons, charrons, bourreliers, mais aussi des cafés et des pensions. L'activité était encore facilitée par la présence de la voie ferrée, dont ligne fut ouvete en 1865, qui permettait d'expédier chaque jour vers Paris de 15 à 20 wagons de pavés et de bordures.
1944 : la libération de Boutigny
Les premiers véhicules de l'armée américaine arrivèrent dans la région par la route venant de Bouville, le 17 août 1944. Enfin, le 23 août au matin, les cloches sonnent, la population pavoise, Boutigny est libéré !
Les armoiries
Les armoiries de Boutigny-sur-Essonne se blasonnent : d'argent à la pyramide de pierres de sable, maçonnée d'argent mouvante de la pointe, accostée de deux doloires opposées de gueules et surchargée d'un écusson parti d'or et d'azur à la croix ancrée de gueules brochant sur la partition ; au chef cousu ondé d'or chargé de trois maillets de sinople, le chef soutenu par une devise ondée du même. L'écu est timbré d'une couronne murale d'or à trois tours crénelées d'or, maçonnée et ouverte de sable, soutenu par deux gerbes de roseaux de sinople fruitées de sable hissant de quatre cotices ondées alésées d'argent posées en pointe.
La croix ancrée provient des armoiries des Cayeux, les doloires de celles de la famille de Renty et les maillets de celles de la famille des Mailly (armoiries parlantes). La pyramide maçonnée fait référence aux nombreuses carrières de grès. La couronne murale avec ses tours crénelées évoque le château féodal. Les cotices ondées et les roseaux symbolisent l'Essonne et les marais qui bordent la commune.
Les armoiries ont été adoptées par délibération du conseil municipal du 22 février 1963. Elles ont été créées par la Commission héraldique urbaine de Seine et Oise et dessinées par Robert Louis.